Fille, c’est pas sur une appli’ que tu vas trouver l’amour!
Une fois encore, c’est avec plaisir que je cède la plate-forme à quelqu’un qui avait envie de partager une histoire ou une réflexion avec vous! Vous avez envie de le faire aussi? Il suffit de passer par ici!
À l’aube de mes 40 ans, je suis redevenue célibataire après 17 ans de vie de couple en continu. Même si j’avais très envie de rencontrer quelqu’un qui me ressemblerait et avec qui je pourrais enfin vivre les trips dont je rêvais depuis quelques années, l’idée de «retourner sur le marché» me faisait un peu peur… Comment on cruise en presque 2020? Par les applis, évidemment! Pour moi, l’expérience remontait à MSN… ASV? Ouin, je sais, j’étais franchement rouillée!
Je voyais ces Tinder et autres comme une affaire qui ne me concernait pas. Je croyais qu’on y allait encore pour trouver un plan cul, that’s it, alors je n’y suis pas allée. En fait, je ne suis allée sur rien et j’ai laissé les mois passer. C’est dans un party de vieux chums du cégep que le sujet des applis de rencontre est venu sur le tapis. On ne va pas se le cacher, étant tous des artistes dans l’âme, entre 39 et 41 ans, on s’est rendus compte que la crise de la quarantaine avait frappé fort dans notre gang vu que plus de la moitié d’entre nous était maintenant célibataire! «Bin non, vas-y sur Tinder! Tu vas voir que tu vas avoir du fun… Toi qui aimes écrire, tu vas pouvoir screener facilement les tatas! Pis t’es pas obligée de les rencontrer tout de suite, tu choisis fille!» Ok, ma curiosité avait été piquée et j’avais maintenant un plan: faire parler (ou plutôt écrire) mes prospects pour essayer d’en trouver un pas pire cute, qui sait écrire «Ça va?», qui n’utilise pas «lol» (mission impossible!) et qui a de la répartie. À peine entrée à la maison, je me suis créé un compte… et c’est là que le fun a commencé!
Premières questions quel âge je recherche et jusqu’où je suis prête à rouler pour aller rencontrer quelqu’un… J’y suis d’abord allée safe avec un 30-50 ans dans moins de 20 km… Ça devrait limiter les options. Bin non toi, je me suis tannée de faire défiler les hommes avant d’en avoir fait le tour. Tiens! Mon boucher cute est rendu célibataire… Faut dire que j’habite dans une ville, mais, venant de Montréal, j’ai toujours eu l’impression d’être dans un gros village où tout le monde se connait! Après la première surprise d’y découvrir quelques visages connus, je dois dire que j’ai quand même été étonnée de constater que je pognais encore! Après avoir eu quelques matchs avec des pétards ma foi plutôt bien articulés, je suis entrée dans la game…
Ça a duré à peu près cinq mois… Cinq mois d’échanges de messages, de dating et de bof, bof… Je n’ai jamais vraiment réussi à m’adapter à ce mode de séduction. Je suis le genre de fille directe, authentique, qui préférera toujours la vérité toute crue plutôt que de la bullshit ou un joli mensonge blanc, je suis une one-of-the-boys qui connait les chansons grivoises des militaires, qui adore la sensation de servir de la bière dans les festivals, qui est capable de boire avec les hommes sans perdre sa retenue, qui a un humour scato et qui est pas mal baveuse… Comment concilier ça avec un monde de fake, de photos filtrées et d’oreilles de chats? Je me sentais souvent comme une bibitte rare et je me suis fait dire plus d’une fois que j’étais un peu spéciale… Dans le contexte, j’avoue que je l’ai pris comme un compliment!
Contre toute attente, je me suis fait de nouveaux chums de gars… pis des bons en plus! Le genre que tu peux appeler pour monter une laveuse au 2e, pis qui va te brancher ton lave-vaisselle en prime, c’est pas rien! … mais l’amour, non! En même temps, tout le monde me disait aussi que Tinder, c’était pas vraiment la place pour trouver l’amour tsé… Du divertissement, oui, mais l’amour, faut pas rêver! Le temps de Fêtes est donc arrivé et je me sentais aussi débinée que la cigale après son été de party. Il faisait froid et j’avais maintenant envie d’une personne à l’odeur rassurante, sur qui je pourrais me coller et avec qui j’accepterais d’aller au-delà du 2e rendez-vous.
Il est arrivé dans ma face un jour où je swipais nonchalamment. J’ai d’abord hésité… il avait un petit côté frais-chié, habitait à plus de 20 km et ses airs d’artistes rimaient trop avec volage à mes yeux de fille habituée aux troubadours. Mais je l’ai liké, tout en sachant qu’on matcherait aussitôt. Je l’ai testé, d’abord en lui écrivant, puis en lui parlant… et on a parlé! Des heures et des heures, comme des adolescents, jusqu’à ce que nos téléphones nous lâchent! J’aimais tellement sa voix, la vraie, celle qui ressortait quand il arrêtait d’essayer de m’impressionner, la douce qui semblait me caresser. J’ai finalement ramassé mon courage à deux mains et j’ai parcouru les quelque quatre-vingt kilomètres qui nous séparaient.
Il a ouvert la porte de sa maison-jungle pleine de soleil et de trésors, on s’est regardés, on s’est souris, je me suis approchée… et on s’est embrassés. Les heures qui ont suivi étaient pleines de fébrilité, de curiosité et d’une espèce d’étonnement de nous sentir aussi attirés. Évidemment, malgré nos bonnes intentions et nos sages résolutions, on a rapidement flanché… quelques fois! Et c’est comme ça que notre folle histoire a commencé. Est-ce qu’on vit un conte de fées? Bien sûr que non, on est en 2020 et tout est compliqué! Mais il y a une chose dont je suis sûre, plus d’un an et demi après avoir ouvert cette porte, c’est que, oui, on peut trouver l’amour sur une appli de rencontre. En fait, on peut sûrement trouver l’amour n’importe où alors pourquoi pas là?!
M.-C. P.
En effet, pourquoi pas là? Et vous, avez-vous rencontré l’amour via une application? On veut savoir! Hâte de vous lire 😉