vos histoires de marde

Histoire de flirt

Ça fait un bout que j’ai atteint le nombre maximum d’amis sur ma page Facebook, alors vous vous doutez que sur ces 5000 personnes, il n’y a qu’une infime partie qui sont des gens que je connais réellement. C’est ce qui arrive quand on a une vie moindrement publique et je ne m’en plains pas. Mais parmi ces gens il y a mes véritables amis, ceux que je côtoie dans la vie mais il y a aussi des gens que je connais de nom, qui sont dans des milieux connexes au mien mais que je n’ai jamais rencontré live ou très rarement mais que j’affectionne tout de même beaucoup parce que j’ai l’impression de les connaitre, à force de les lire et les voir s’exprimer. Parmi ceux-là, il y a une fille que je trouve aussi talentueuse qu’inspirante qui s’appelle Nathalie Pelletier. En plus d’être une réalisatrice et une communicatrice née, Nathalie est une perle rare célibataire depuis un moment. Et, bien évidemment, il y a des jours où elle trouve ça plus lourd que d’autres et la réaction des gens autour n’y est pas pour rien. Ça vous dit quelque chose, hein? 😉

Cette semaine, elle a écrit ce texte sur sa page facebook et je le trouvait trop pertinent et bien écrit pour ne pas vous le partager. Je lui ai évidemment demandé la permission et elle m’a dit “Go Anne-Marie!”
Alors voici pour vous, une histoire de flirt…

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Un peu tannée d’avoir un nombre impair à sa table lors des soupers, une amie m’a déjà dit : « Fais un effort; t’es de mauvaise foi ! »

Il me semble que si l’Amour demande un effort dès le début, c’est mal foutu pour la suite !
Comprenez-moi bien, c’est clair que le couple demande un peu de travail mais avant qu’il porte le titre, les choses ne devraient-elles pas couler de source ? Et pour dire vrai, mon célibat déplait beaucoup plus à mes amis « matchés » qu’à moi-même. Je crois en l’Amour bien sûr ! C’est la plus belle aventure qui soit alors ce serait impensable que je m’en prive, mais je suis d’avis que c’est plutôt rare et que ça ne se trouve pas dans les boîtes de Cracker jack. Ceci dit, il y a évidemment plus de chance de trouver quand on regarde.

 

Je me suis donc inscrite sur un réseau de rencontres. Dieu merci, j’ai beaucoup d’humour, parce que la vue de photos floues de mecs torses nus, bière à la main, devant le voilier de leur beau-frère m’aurait vite achevée. Mon petit côté anthropologue, (entomologiste est peut-être plus adéquat ici) m’a poussé à fouiller un peu plus à travers les faux profils de mecs qui ont pigé leur photo dans des banques d’images sur le web et qui n’ont même pas remarqué que le six packs habillé d’une simple cravate de leur deuxième photo ne matchait pas avec le visage de la première ! Ils ne se rendent pas compte non plus qu’après s’être proclamés « génies » suite à des études à Harvard, il serait plus crédible qu’ils aient une conversation à la hauteur de leur intelligence supérieure. La fille de communication que je suis s’est souvent demandée ce que les mecs cherchaient à vendre; leur voiture de luxe, un voyage à Punta Cana, un party de Budweiser, l’anguille généreuse sous leur pantalon, une méchante partouze ? …

Ce qui fascine le plus est le manque de cohérence. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis tombée sur un homme indiquant dans la première phrase qu’il cherchait une relation sérieuse pour ensuite me demander des photos de mes mamelons à la troisième phrase. C’est sans compter les innombrables descriptions détaillées de techniques de cunnilingus et les généreuses offres très empressées de me faire jouir dans la prochaine heure. C’est un peu de ma faute puisque ma photo montre des épaules dégagées. C’est suggestif et trompeur; mea culpa.

Je suis tout à fait en faveur de l’utilisation de sites de rencontre pour favoriser l’exploration sexuelle et trouver des partenaires de doux plaisirs sans lendemain. J’ai souvent eu l’impression que le mec derrière le clavier se masturbait toute la journée devant des photos de filles à poils mais sa vie et ses passions lui appartiennent. Je crois pouvoir avouer sans gêne que je suis dotée d’une très grande ouverture d’esprit et ça inclut la sphère sexuelle. Là où ça devient irritant, c’est quand il manipule sa proie pour arriver à ses fins et se choque quand elle place honnêtement et gentiment ses barrières.

Les bonnes manières semblent aussi disparaître. En société, quand on engage une conversation avec quelqu’un, on le salue avant de clore et de quitter. Sur les réseaux de rencontres, les gens se désintéressent vite, rencontrent quelqu’un qui les allument davantage et disparaissent sans explication. C’est bien sûr difficile d’annoncer à quelqu’un qui semble « accroché » qu’on ne ressent pas la même attirance mais c’est la moindre des choses de ne pas le laisser en plan. Comme le dit si bien une amie, “tout le monde sort de la pièce en laissant plein de portes ouvertes… au cas où t’sais ?”

Il y a aussi tous les scénarios qu’on se fait à la suite d’une simple conversation écrite. On a beau être sapiosexuel et adhérer à tout ce que notre interlocuteur raconte, peut-on vraiment être certain que la chimie va passer avant de sentir son énergie, d’entendre sa voix, de le voir bouger, de goûter un peu à son aura ? Aussi bête que ça puisse paraître, la compatibilité des phéromones ne se vérifient qu’en chair et en os. Alors avant de préparer le mariage, vaut peut-être mieux aller prendre un café.

C’est d’ailleurs à ce dit « café » que mon amie Mélissa a constaté que son prétendant ne lui convenait pas. Non seulement lui a-t-il demandé 5$ pour l’avoir raccompagnée chez elle en voiture mais il a aussi refusé de partager une part de sa bouteille à un restaurant qu’il avait lui-même choisi, sans lui préciser qu’il s’agissait d’un « apportez votre vin ». Le pauvre homme ne comprend toujours pas pourquoi elle n’a pas succombé à ses charmes !!

Si les obsessions pour l’argent, le sexe et la drogue sont assez faciles à déceler dans une correspondance, d’autres petites manies se constatent davantage sur le plancher des vaches.

La lecture de ce texte vous laisse peut-être croire que je garde un goût amer de ma courte expérience sur les réseaux de rencontres mais ce n’est pas le cas. J’y ai rencontré des hommes franchement intéressants qu’il me tarde de découvrir davantage et avec qui j’ai gardé contact. Je n’y trouverai peut-être pas l’âme sœur mais j’en apprendrai davantage sur moi-même, sur l’humain et sur d’autres sphères d’intérêts qui me sont actuellement étrangers.

Qui sait, l’Amour est peut-être tout près ?

Nathalie Pelletier

 

 

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