célibat

Le SMT (aussi connu sous le nom du syndrome de Mère Teresa)

Depuis la venue de Pinterest, nous sommes plusieurs à être devenues des recycleuses-décoratrices intensives. Vous savez de quoi je parle : on voit un vieux meuble sur le bord de la route et on se dit “Oh! Regarde donc ça! Avec un peu de sablage, de sueur et de peinture, ça passera de bon pour la scrap à pièce de collection!”.

On met ça dans le coffre de voiture, on ramène ça à la maison et on se dit que dès qu’on aura le temps, on fera une méga transformation digne du Canal vie, rien de moins! Et des fois, oui, on le fait et ça donne vraiment de beaux résultats. Mais soyons honnêtes, d’autres fois, on ne le fait jamais ou, pire encore, on se rend compte que notre futur piece of art est infestée de punaises, pourrie, irréparable ou juste ben trop laitte pour être récupérée, même avec les plus belles intentions du monde.

Et là, ben y’a de bonnes chances que le meuble en question et en bois retourne d’où il est venu:  aux vidanges. C’est pas dramatique, il  aura eu droit à un tour de machine avant la mort, ben coudonc. On s’entend que la terre va continuer de tourner quand même.

Le problème, c’est que parfois, on essaie d’appliquer le même genre de comportement/raisonnement aux hommes.*

Tsé, on tombe sur un gars un peu tout croche, pas prêt à être ramené à la maison et encore moins dans notre vie ou notre cœur, gars dont on ne connait pas vraiment la provenance ni le matériau mais, toute motivée qu’on est, on se dit qu’avec notre temps, notre bonne volonté et notre petit touche magique, on en fera un homme nouveau. Il passera de gars-pas-pire-cute-avec-des-problèmes à prince-charmant-amant-aimant.

Et c’est là qu’on tombe dans le bon vieux syndrome de Mère Térésa. Chaque fois que j’évoque le SMT dans mes conférences, je vois dans les yeux (qui roulent) des femmes qu’elles se reconnaissent. Qu’elle savent de quoi je parle. C’est pourquoi j’ai décidé d’en parler un peu ici aussi.

Le syndrome de Mère Téresa c’est quoi?

Tout d’abord, parlons de la femme derrière le syndrome. Mère Térésa, était une religieuse, elle a donc fait vœu de chasteté, de pauvreté et a choisit de dire non à plein d’autres affaires pour se consacrer à Dieu. En gros, elle a décidé de se dédier au bien des autres quitte à ce que le sien prenne le bord. Elle a bien le droit, et c’est pas mal ça la base d’être religieuse, c’est une vocation après tout! On parle quand même de la femme qui aidait les lépreux, qu’on a considérée pour la canonisation et qui est déjà une sainte aux yeux de bien du monde. Et grand bien lui fasse! Je ne veux pas juger Mère Térésa ni partir un débat sur ce qu’elle a fait (ou pas), je veux juste vous demander :  voulez vous réellement être une sainte?

Le SMT c’est (se faire) croire qu’on pourra changer un gars un peu tout croche. C’est s’attarder sur ses 3-4 qualités et ne pas voir ses 5, 6 ou 56 défauts. C’est se dire, par exemple, qu’il est plein de talent notre artiste qui en arrache… pour essayer de faire passer le fait qu’on le fait pratiquement vivre. C’est se dire qu’il communique bien ses émotions notre petit mal-aimé… pour essayer d’oublier qu’on est en train de devenir sa psychologue bénévole personnelle. C’est l’excuser à tout bout de champ devant les gens pour se convaincre soi-même que ce qu’il fait est excusable.

Je pourrais continuer la liste mais on va faire court : en gros, c’est D’LA MARDE!

Je le répète constamment, il est déjà bien assez difficile de se changer soi-même, pourquoi on perd autant de temps et d’énergie à se faire croire qu’on peut changer les autres???

Si un gars ne va pas bien, c’est pas parce qu’il couche avec toi, que tu l’encourages, l’écoutes et lui files 50$ qu’il va soudainement devenir un être plein d’ambitions, de débrouillardise et de romantisme.

Et là on s’entend, y’a plein de gens qui ne vont pas bien pour toutes sortes de raisons. Raisons qui sont, bien souvent, même pas de leur faute. Mais vous savez quoi? Ce n’est surtout pas de la vôtre!

Il faut arrêter de voir un prétendant comme un défi de recyclage ou de transformation. Si vous pensez que quelqu’un sera parfait pour vous après avoir changé ceci et cel, et bien c’est qu’il n’est pas parfait pour vous et c’est tout. Ça se peut tsé. C’est pas la fin du monde. Mais de s’embarquer dans une relation d’aide plutôt que dans une relation amoureuse ne vous donnera rien. En fait, pire encore, ça va plutôt faire le contraire:  vous gruger l’horaire et l’énergie et, pendant tout ce temps où vous vous consacrez à un projet d’amélioration de l’autre plutôt que dans construction d’un avenir AVEC quelqu’un, et bien vous n’êtes pas disponible pour rencontrer quelqu’un qui est peut-être la bonne personne pour vous.

Pas parfaite, parfaite pour vous.

Alors les filles, faites-moi confiance quand je vous dis que vous devez lâcher ça le syndrome de Mère Térésa. Vous avez besoin de changer le monde, ça vous travaille?

Pas de problème! Bravo! Faites du bénévolat, impliquez vous dans votre communauté ou votre entourage, faites des dons, de votre temps ou de votre argent, il y a un million de façon d’aider! Mais arrêtez de mettre de l’énergie à essayer d’améliorer quelqu’un d’autre que vous (ou vos enfants si vous en avez). Ce que vous voulez c’est une relation où l’on s’améliore l’un l’autre, c’est d’être avec quelqu’un qui vous donne envie d’être une meilleure personne tout en partageant, pas en vous saignant à blanc.

Ne confondez pas mission amoureuse avec mission humanitaire.

Bref, si vous tombez sur quelqu’un que vous pensez que vous pouvez sauver…

Sauvez vous… en courant!

* Je sais qu’il y en aura pour s’énerver et dire que “Oui mais… pas juste les hommes! Avec les femmes aussi!” et bla bla bla.

Ben oui, peut-être. Mettons. Mais sérieusement, c’est très (trop) féminin ce genre de truc et en tant que femme qui reçoit 99% de ses appuis et commentaires de la part de femmes, j’assume le fait que oui, dans mes textes, des fois, c’est le féminin qui l’emporte. Sorry guys 😉

 

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2 réflexions sur “Le SMT (aussi connu sous le nom du syndrome de Mère Teresa)

  • Tu pourrais tellllllement pas avoir plus raison….« il est déjà bien assez difficile de se changer soi-même, pourquoi on perd autant de temps et d’énergie à se faire croire qu’on peut changer les autres???» est maintenant ma phrase préférée. En la lisant, j’ai eu un genre d’épiphanie… (J’ai même quasiment entendu la musique religieuse dans ma tête LOL) Mais c’est donc bin vrai ça…. Bien, merci!!

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  • Combien de fois aie-je entendu des femmes parler de certains défauts de leur conjoints? Peut-être suis-je dans l’erreur, mais il me semble que je n’avais pas les défauts “dérangeants” de ces hommes. Ça me donnait l’impression que ces femmes se donnaient le rôle de changer et sauver les hommes. Alors, comme une forme d’encouragement pour moi qui n’avait pas de succès auprès des femmes, je me disais que c’était la raison pour laquelle j’étais toujours célibataire: je n’avais pas besoin d’être sauvé. On s’encourage comme on peut!

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