rupturevos histoires de marde

Quand l’orage se pointe.

Une fan de la page vient de m’envoyer ceci et ça m’a beaucoup ébranlée puisque j’ai moi aussi vécu exactement ce genre de situation. Si on s’en remet? Oui. Si on reste méfiante? Toujours…

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21 mars

Je me retiens d’écrire depuis notre tout premier verre sur mon divan. Trop souvent déçue, trop souvent les choses n’ont pas été à la hauteur de mes mots. J’ai préféré garder le silence en me disant que j’allais peut-être ainsi réussir à repousser la date de tombée.

Nous n’avions échangé qu’une poignée de textes avant que tu débarques avec ta belle face dans mon salon. Ça m’avait plu que tu veuilles me rencontrer en personne rapidement. On avait tous les deux dans nos bagages des divorces qui nous avaient laissé un goût amer et pas tellement de temps à perdre à pianoter nos états d’âme sur un téléphone .

La connexion a été immédiate et intense. Tu es intense. Trop à mes yeux. J’ai compris rapidement que tu étais le genre de gars à t’enflammer dès les premières braises. Ça faisait longtemps que je n’avais pas rencontré quelqu’un de ton espèce. Ça me changeait des gars qui disparaissent après deux dates. J’avais tellement envie de me laisser porter par tout ça.

T’as sorti le grand jeu pour séduire. C’était grisant. Je savourais chaque petit moment.

T’avoir laissé mettre un orteil dans ma vie, ç’a été comme un gros coup de vent. Renouer avec un semblant de vie familiale quand tu es une maman-solo, c’est tellement apaisant. Une bouffée d’air frais. Mais aussi ce curieux sentiment que la vie me narguait un peu. La vie me mettait devant les yeux quelque chose que je souhaitais tellement fort, quelque chose que je sais beaucoup trop bien qu’elle peut me reprendre dans un claquement de doigts.

Je sais, ça, c’est une très longue phrase pour admettre que je suis terrorisée. J’ai essayé de t’en glisser un mot le weekend dernier en te demandant si nous étions corrects. Mon système d’alarme intérieur a commencé à émettre des petits bips dernièrement. Rien de trop bruyant, mais assez fort pour que je me questionne à voix haute. Et mon système interne, ben que veux-tu, il est infaillible. Il a toujours su me prévenir des grands dangers.

Je ne pense pas que tu as saisi à quel point ça m’a demandé tout mon petit change pour admettre que je doutais.

Depuis quelques jours, je te sens loin, moins intéressé. Mais quand j’essaie d’accumuler des preuves qui confirmeraient mes doutes, je ne trouve que des miettes. Tu es aussi toujours charmant et attentionné. C’est peut-être juste moi qui panique pour rien.

23 mars

Je ne paniquais pour rien et ça me fait vraiment de la peine d’avoir eu raison. Tu as décidé de rester boire avec tes amis hier. Une solide dérape. Aucun problème avec ça. Mais tu aurais pu prendre deux secondes pour me prévenir. À la place, tu as ri quand je t’ai appelé avec ma petite voix inquiète. Puis ce matin, silence radio le plus complet. Tu me laisses remplir ces silences avec mes angoisses et mes peines et ça, tu sais à quel point ça peut être blessant. Il y a à peine deux semaines, tu disais que tu m’aimais et m’inondais de textos avec toute la gamme d’émoticônes en forme de coeur. Je ne comprends plus rien.

J’ai tellement passé de temps à ne jamais rien dire. Je ne peux pas faire semblant cette fois-ci. Alors, c’est ainsi que ça se termine?

26 mars

Mon petit système d’alarme ne sonnait pas pour rien… J’ai pris tout mon courage – et callé deux gros Gins-sodas – pour t’avouer comment je me sentais vendredi soir. Tu m’as écouté et pas tellement rassuré. Pas comme j’en avais besoin. Le reste du weekend s’est déroulé en marchant sur des œufs. Au chalet entouré de la marmaille et de la famille, on a fait semblant. Même le soleil qui frappait fort n’arrivait pas à faire fondre la boule que j’avais dans le ventre. Je te regardais et je voyais bien ce gars dont qui je pourrais tellement tomber follement amoureuse. Je voyais bien le gars qui allait me briser le cœur d’une minute à l’autre. Le gars qui disait m’aimer, mais dans le fond, le gars pour qui je n’étais qu’un défi. Un autre.

J’aurais voulu sentir comment tu tenais à moi, mais tu as à peine effleuré mes lèvres.

Et puis ce matin, voilà, tu admets que tu n’as pas bien dormi et que tu as beaucoup réfléchi. Je connais bien la suite.

J’étais à la croisée des chemins. Je me demandais si je m’abandonnais à cette relation, si je me laissais tomber en amour ou si je reculais. J’avais besoin de toi pour prendre cette décision. J’avais besoin de la petite magie des débuts. Et c’est exactement à ce moment que tu décides de reculer. J’imagine que c’est mieux ainsi avant de causer trop de dommages. J’avais été claire dès le début, j’avais peur que tu t’emballes trop et tu te lasses après quelques semaines. Et c’est exactement ce qui arrive.

Au bout du fil, tu as été d’une froideur, je ne reconnaissais même pas ta voix. Intense jusque dans la rupture. Un inconnu était en train de me dire qu’il ne voulait plus me voir après avoir passer les trois derniers mois à mes côtés. Qu’il ne voulait pas d’une relation avec moi. T’as même pris le temps d’aller déposer mes affaires chez-moi avant de m’appeler. Ça m’a tuée. Tu n’as pas été à la hauteur de ce que tu promettais être. J’avais des doutes. J’aurais tellement aimé me tromper. J’étais un nouveau jouet, tu as finis par perdre intérêt. Tu as joué avec moi. Je ne te le pardonnerai pas.

J’avais pourtant mis mes cartes sur la table. Nommé mes faiblesses, mes zones grises. Je suis la fille blessée avec un grand B, celle qui se méfie, celle qui depuis que son grand amour est parti, a choisi de prendre son temps avant de laisser quelqu’un d’autre entrer dans sa vie. J’ai reconstruit mon petit monde brique par brique, moi-même, bien consciente que personne ne pouvait le faire à ma place. J’avais oublié comment suffit parfois d’un coup de fil glacial pour tout faire trembler.

Mais t’inquiètes, ce n’est pas mon premier orage. Je vais rester debout.

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