Mariée au coton
Hier, c’était le 25 juillet.
Pour certains, 25 juillet = Noël du campeur.
Pour les autres, c’est juste un jour de la fin de juillet.
J’étais de ceux-là, parce que déjà que je trippe pas Noël, on s’entend qu’oublie ça d’essayer de m’en imposer un autre en été! Mais mon 25 juillet n’est plus ni l’un ni l’autre vu c’est désormais mon anniversaire de mariage et hier, c’était mon tout premier. L’époux (aussi connu sous le nom de Sébastien et/ou le chanceux) et moi, on a donc célébré nos noces de coton.
Pourquoi on dit de coton après un an? Fouille-moi! Mais comme ma toute première job dans la vie était chez Au Coton, je trouve ça cute. En espérant que le mariage dure plus longtemps que la chaine de magasin et surtout, vieillisse mieux que son linge mais j’suis pas vraiment inquiète…
Bref, ça fait un an que je suis mariée. Com
me j’ai même pas songé à me marier jusqu’à mes presque 35 ans, je me suis dit que ça valait peut-être la peine de me demander à moi-même ce que ça fait d’être mariée, ce que ça a changé pour moi. En plus, on me demande souvent « C’tu pareil être mariée? », donc v’là en même temps une partie de la réponse. Et oui, c’est toujours des filles qui m’ont posé la question , ha ha!
Pour commencer, précisons que notre mariage n’avait rien à voir avec la religion puisque je suis athée et que le mariage a été célébré par ma meilleure amie, devenue célébrante pour l’occasion. Plutôt que de vous dire à quel point c’était tout sauf un mar
iage traditionnel, je vais vous le prouver : elle lisait tout ce qu’elle avait le devoir de nous dire à partir d’un texte qu’elle avait inséré dans… mon livre. T’sais quand tu dis boucler la boucle de la marde 😉
Mais là, c’est ben beau se marier pis tout’, le mariage, c’est pas juste le party pis le bar open avec la famille, c’est aussi un engagement amoureux avec quelqu’un qui est supposé durer toute une vie. Et pas besoin de me rappeler que plus de la moitié des mariages finissent en divorce, le principe de base c’est tout de même d’unir des vies pour le meilleur et pour le pire.
Se marier, c’est plus que coucher ensemble, c’est plus que sortir ensemble et c’est plus qu’emménager ensemble ou qu’ouvrir un compte conjoint à la banque ensemble. En fait, c’est pas mal le top des engagement du couple. À part faire des enfants mettons. Et ça, c’est le top du top imbattable parce que même si tu te sépares, quand t’es parent d’un enfant avec quelqu’un, t’as plus trop le choix de côtoyer l’autre personne jusqu’à la fin de tes jours. Et même si c’est côtoyer juste un peu, croyez-moi, des fois, juste ce peu là peut sembler de trop…
Tout ça pour dire qu’après un an de mariage, je me rends compte qu’il y a plein de choses qui ont changé dans ma vie et je ne parle pas juste de la bague à mon doigt et de la case différente à cocher quand je remplis des papiers. Je pense plus à des choses comme :
- Je dors mieux. Oui, je dors mieux parce que je me réveille et me couche à côté de ma favorite person ever tous les jours , mais y’a pas juste ça. Je dors mieux aussi parce que ne rêve plus que mon amoureux me quitte dans un grand rire diabolique tout en disant « J’peux pas croire que t’as réellement cru que je t’aimais! ». Et encore là, c’est pas tout à fait vrai. Oui, j’y rêve encore (la marde, ça tâche fort pis longtemps!) mais c’est passé de rêve récurrent hebdomadaire à un cauchemar qui me visite mensuellement ou même moins souvent. ‘Mettons que ça fait du bien de pas se réveiller avec de l’eau dans les yeux et des noeuds dans le ventre.
- Je ne panique plus à l’idée qu’il pourrait me laisser. Avant, quand j’étais bien avec quelqu’un, je paniquais de temps en temps en me disant « Je l’aime tellement, s’il fallait qu’il me quitte ou qu’il meure, j’en mourrais j’pense! » Ok, je n’ai jamais été dépendante affective au point de croire réellement que je mourrais sans l’autre mais oui, ça m’est arrivé de croire que sans l’autre, je ne serais plus grand chose. Mais y’a pas juste ça. Non seulement je ne pense plus du tout comme ça, mais en plus je sais pertinemment que ça se peut que nos chemins se décroisent un jour, pour une raison ou une autre. Et même si ça me peine de l’imaginer, je sais que je m’en remettrai. Soyons logiques, Elizabeth Gilbert vient de se séparer de celui qui se cachait derrière le « aime » de « Mange, prie, aime ». L’incarnation parfaite de l’âme soeur ou presque! Quand tu apprends ça, tu réalises que tous le couples peuvent mourir un jour. Tous. Mais y’a pas juste ça. Quand on est si bien avec quelqu’un et qu’on sait, qu’on sent que c’est réciproque, on n’a plus cette peur constante de perdre l’autre parce que ça finit par aller de soi d’être ensemble. Mieux encore, quand on aime quelqu’un à ce point, on se dit que si jamais l’autre personne n’est plus heureuse avec nous, il est mieux qu’elle parte, parce qu’on souhaite réellement son bonheur tout le temps, même si ce bonheur n’est pas relié au nôtre. Comme disait Sting If you love somebody, set them free…
- J’apprécie les silences. Dans mes autres relations, j’avais peur du vide et des silences, alors je tentais constamment de le remplir à grand coup de « Qu’est-ce que t’as envie qu’on fasse? » ou de sujets de discussions plus ou moins pertinents. Et bien plus maintenant. Maintenant, je le sais qu’on n’a pas besoin de toujours se parler et que ça n’a rien à voir avec notre amour ou notre intérêt l’un pour l’autre. Mais y’a pas juste ça. Je me souviens très bien d’être en auto avec mon homme et d’avoir tenté de briser un silence que je jugeait trop long/lourd. Il s’en est tout de suite rendu compte, il a senti que je ne parlais pas, je remplissais le vide. Il m’a dit, tout doucement « Tu sais, moi ça me dérange pas le silence. J’aime ça des fois qu’on soit juste ensemble sans rien se dire, c’est correct, t’sais ». Et une fois encore j’ai du me rendre à l’évidence : ce gars là me comprend sans que j’ai besoin de lui expliquer qui je suis et pourquoi. Et ça, c’est pas rien.
- Je n’ai jamais été aussi calme. Je ne sais pas comment il fait, mais il sait m’apaiser en toute circonstances. Juste sa présence, souvent, ça fait la job! C’est comme un don, je sais pas trop comment il fait mais prend n’importe quel drame, obstacle, problème ou Dieu sait quoi encore qui vient me péter dans la face, et il suffit que je lui en parle et qu’il m’écoute pour que j’aille mieux. Mais y’a pas juste ça. Ce qui me fait du bien, c’est aussi de savoir qu’il m’écoute vraiment et que ce que je ressens lui importe vraiment. Pas parce que si je vais mal je vais être chiante et que ça va l’affecter lui, non, juste parce que si je ne vais pas bien, il ne va pas bien non plus. Et vice-versa. Quand l’autre va mal, on se sent mal aussi, comme de l’empathie à la puissance 1000. Alors quand ça arrive, d’un côté comme de l’autre, on en parle et on voit ce qu’on peut faire pour que ça aille mieux pour que l’autre aille mieux mais que nous aussi. C’est vraiment weird, j’ai jamais ressenti ça de ma vie.
- Ce drôle de phénomène de « Si je ne vais pas bien il ne va pas bien non plus », ça a aussi eu un autre effet positif sur moi : je ne garde plus rien en dedans. J’ai longtemps eu le fâcheux don de ne pas toujours dire ce que je pensais ou ressentais, de peur de décevoir l’autre, de le fâcher, ou encore en pensant que ça finirait par s’améliorer tout seul (ce qui, by the way, n’arrive jamais) et j’accumulais, comme une petite montage de crottes sur le coeur qui s’empilait. Pas besoin de vous dire qu’à la longue ça sent pas bon, hein? Ben avec lui, ce que je ressens, ce que je vis, il le sait toujours très rapidement. Mais y’a pas juste ça. J’ai envie de tout partager avec lui et je n’essaie plus de faire semblant d’être qui que ce soit d’autre que moi parce que je sais qu’il me prend comme je suis. Et ça, c’est une grande, que dis-je, une fabuleuse amélioration pour moi. Ne pas garder ce qui va mal enfoui en soi, pouvoir s’exprimer sans crainte, se savoir écoutée, c’est comme mettre son âme dans un hamac et lui dire « vas-y, berce-toi et repose-toi un peu ».
- Je suis devenue adepte de simplicité volontaire et là je ne pense pas tant aux biens matériels qu’au bien que je me souhaite. Avec mon homme, tout est simple tout le temps. En fait , la chose la plus compliquée qu’on a faite ensemble, c’est de préparer le mariage! Avant de se rencontrer, on aspirait tous les deux à la vie la plus simple possible et maintenant qu’on partage nos vies, elles sont plus simples que jamais. Tout va de soi ou presque parce qu’on est tellement semblables que c’est facile et simple tout le temps. Et y’a pas que ça! Se contenter de choses et de plaisirs simples rend la capacité de bonheur tellement plus grande! Quand le seul fait d’être ensemble nous rend heureux, ça veut dire qu’on peut être heureux partout, tant qu’on est ensemble!
- Je déguste les mots « mon mari » comme du toblerone qui me fond en bouche chaque fois que je les prononce. Et, pour être honnête avec vous, je ne sais même pas réellement pourquoi! J’ai demandé à d’autres femmes mariées et je ne suis pas la seule à juste trop aimer dire « mon mari » C’est pas mêlant, dès que je peux plugguer le mot mari, j’le fais! Je pense qu’il y a quelque chose dans le fait que ce soit mon mari, pas mon chum, pas mon amoureux, mon conjoint ou le père de mes enfants, non, lui c’est mon mari, celui qui affirme haut et fort qu’il a décidé de passer le reste de sa vie avec moi, c’pas rien! Et pas parce qu’on a fait des enfants ensemble, parce que je fais la job ou qu’un déménagemnt c’est ben du trouble, non, non, pas pour une raison qui ressemble à des responsabilités ou de la lâcheté déguisée en amour, non, réllement par choix. Ça, ben ça me touche beaucoup. Mais y’a pas juste ça. Lui aussi, il me touche… mais ça c’t’un autre dossier 😉
Finalement, et je pense que c’est le plus important, mis à part mon côté givré à tripper sur les mots « mon mari », je me rends bien compte que tout le reste n’a rien à voir avec le fait qu’on soit mariés! Ce qui a changé dans ma vie amoureuse n’a pas grand chose à voir avec une cérémonie, une bague ou même un engagement, mais plutôt et surtout avec le fait que c’est lui. Tout simplement. J’ai enfin trouvée ma personne préférée. Mon homme. Le mien. Mon lui.
Oui, je pourrais vivre sans lui mais Holy shit que ça ne me tente pas! Je souhaite vraiment et sincèrement passer le reste de mes jours avec lui parce qu’à ses côté la vie est plus belle, plus douce, plus drôle et tellement plus agréable. Et ça ne fait pas ça qu’à la vie parce que croyez-moi que moi aussi il me rend plus belle, plus douce, plus drôle et plus agréable.
En fait, c’est pas le mariage qui m’a changée, c’est lui.
Mais y’a pas juste ça.
Lui, ben je ne le changerais pour rien au monde.
Et c’est ÇA que je vous souhaite à tous et à toute : du gros bonheur simple avec quelqu’un qui est parfait…pour vous! 🙂