Rêve d’une nuit d’été
Une fois encore, j’ouvre les pages de mon blogue, voici le texte d’un homme reçu récemment dans ma section Vos histoires de marde.
Merci de commenter et de rester respectueux en le faisant. 🙂
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Chère Anne-Marie, je tente l’expérience d’écrire à quelqu’un d’entièrement neutre. Une bonne amie m’a partagé ton blogue. J’ai lu, j’ai apprécié, je veux contribuer avec mon tas d’marde.
Je l’ai rencontré cet été. Une jolie jeune femme délicatement discrète, un peu gaffeuse, une beauté atypique.
Je n’ai jamais cru aux rencontres sur le web. J’ai un cercle social diversifié qui me permet de rencontrer un éventail de gens détenant des background colorés, si ce n’est pour dire (figurativement et littérallement, tséveutdire ).
Cet été, c’était différent. Dans la vie d’un humain, particulièrement un jeune homme, puisque s’en est un qui raconte sa marde, à la place de faire un virage souple, on fait les choses en épingle. On bouge radicalement dans une direction opposée à ce qu’on s’attaque normalement.
J’ai rencontré mademoiselle un chaud soir d’été. Dès notre première rencontre, un brasier s’est allumé dans un barils bourré de brindilles bien sèches aspergées de gaz.
Sur papier, contrairement a tenter de connaître la personne par le biais du web, je l’ai tout de suite invité à ce qu’on se rencontre. Après tout, si le feel cliquait sur photo réciproquement, je me suis dit que l’expérience devrait être tel que si je la rencontrais lors d’une soirée.
Nous nous sommes bien appréciés dès les premiers regards. Apparemment le langage corporel envois des stimuli bien précis lorsque deux individus compatibles se rencontrent.
Les rencontres se sont vite multipliées.
Le premier french. Elle te dit :
“Toi, tu m’fais sentir comme si j’avais 16 ans… “
Et ça a escaladé assez rapidement.
Les baises étaient chaudes. Les échanges stimulants. La découverte de l’un de l’autre assez palpitante. Ça tombait bien, on trippait pas mal sur les mêmes trucs, avec des points de vue différents.
Mon cœur battait juste a entendre les premières syllabes de son nom. Je ne crois pas avoir eu une complicité aussi intense avec quelqu’un dans toute ma vie. Ça s’est installé assez rapidement, et malgré quelques détails d’interaction sociale que je jugeais négligeables au moment de notre ascension, rien ne m’arrêtait. Un gars confiant avec du leadership et la testostérone dans l’tapis, y’a rien qui l’arrête.
Jusqu’au jour où ça a dérapé. Une goutte anodine qui a fait déborder le vase, ou si t’aime mieux, un flashback sur tes patterns, ces bout de stylos BIC qui viennent te pincer et qui te faut péter une crise d’anxiété pour aucune raison. Bref, elle a générer une tornade dans un verre d’eau. Le genre de situation qui se discute et se règle objectivement, mais sous l’influence d’émotions fortes, qui te call dans l’broyeur a bouffe qui marche à moitié. Des émotions qui ne t’appartiennent pas et viennent briser ton moment.
Après un retrait l’un de l’autre, cette situation s’est réglée. Et nous avons repris notre petit parcours de jeune homme et jolie fille qui se cherche qui ne veulent que se dévorer.
Elle te dit :
“Tu sais, j’t’aime. “
Nous n’avions personne à satisfaire ni à aimer à l’instant, chacun dans une fourche assez complexe de notre vie sur le plan personnel.
Ce fut les jours où je me suis sentis le plus en symbiose avec quelqu’un; d’autant plus sentir que c’était réciproque – de me le faire dire et de le ressentir.
Jours, semaines, mois passèrent.
Jusqu’où plus rien. La suite des choses est devenu un toboggan émotif, du yoyo, de l’insignifiance, des nuits d’insomnies, une déconstruction – se sentir rejeté pour aucune raison quand tu es toi même, dans un état de vulnérabilité propre t’amène a te poser des questions et surtout devenir anxieux. Ça été aussi drastique.
Apprendre au fur et a mesure des détails que des situations indirectes viennent chier la relation que tu es entrain de construire et que tu attaches une certaine importance dans ta vie est un peu insultant. Se rendre compte que tu te fais faire cela ‘ par amour ‘ et par peur de ne pas ‘ te faire blesser ‘ sans que tu ne te sois fermé a faire face à tes propres démons et d’accepter que l’autre doit faire face aux siens, sans même la juger est un état d’esprit difficile à accéder et facilement détruit. Alors, pourquoi ne pas faire confiance a l’autre si le terrain y est?
Tu te poses des questions. Pourquoi tout foutre en l’air quand tu peux être accompagné ( et non aidé, nuance – avec l’aide, on délègue souvent; on ne parle pas de co-dépendance ici ! ) par ton partenaire?
Et la phrase qui tue : ‘”Je veux qu’on arrête de se voir. “
Tu t’écroules. Tu veux t’arracher les yeux.
Tu bois, t’es fucked up.
Tu t’fais réveiller à 3H du matin par elle qui cogne a ta porte, qui t’regarde avec les mêmes yeux que lorsque tu l’a rencontré, et qui te dit : ‘ Baise-moi ‘. Ma vie est alors devenue un mauvais mauvais film français.
J’ai perdu mon emplois quelques temps avant. Il ne semblait plus rien me rester, puisque s’attacher à un coup d’vent, c’est parfois difficile. C’est là que ma tête s’est mise à spinner.
Cette fille qui d’un coté est la chose la plus belle et la plus authentique que tu n’as jamais rencontré, s’est refermée comme une huitre, et est devenue aussi insignifiante que le dit mollusque. La même façade qu’elle montre au reste du monde pour justement rester anonyme et ne pas être vulnérable.
J’ai continué à la voir et j’ai tenté de rester dans la zone grise, puisqu’elle désirait passer du temps avec moi pareil, en tant ” qu’ami “. Encore curieux de voir ce que cette relation pouvait m’amener, je n’ai pas refusé.
Jusqu’au jour où j’ai craqué. Signaux mixtes, mêmes petites attentions qu’auparavant, les mains d’une fille qui t’aime. Mais qui ne veut pas de toi. J’ai explosé, je l’ai engueulé comme du poisson pourris. Auparavant, je ne m’étais jamais fâché contre elle, et j’ai toujours compartimenté mes émotions, mais, là, c’était plus fort que moi. Fini les excuses, fini les compromis émotifs. J’étais fucking déçu. Je ne peux pas être un pilier de stabilité pour deux. Je me suis senti manipulé, traité comme du poisson pourris. Une vieille pantoufle que t’enfile pour te réconforter que ta vie c’est d’la marde, et qu’tu l’sais qu’avec un p’tit peu d’effort, tu vas fitter dedans pis être ben au chaud pis qu’ta rien à rendre en retour.
Je croyais l’avoir détruis. Jusqu’au point où elle est revenue me parler un mois plus tard, comme si rien ne s’était passé.
Où bien entendu je l’ai revu. Être dans la même pièce qu’elle m’a toujours donné des frissons dans le dos. J’ai eu la chance ( malchance? ) de la voir, une dernière fois, sous sa personne vulnérable… et c’est elle qui semblait regretter ses choix.
J’ai décidé de tenter l’expérience une dernière fois. En vain. Nos échanges se sont vites refermés, étant moches et distant. Je l’ai laissé aller, me concentrant sur moi-même et tentant de visualiser que le bon que j’ai tiré de cette relation. Hé boy.
—–
Aujourd’hui, j’ai retrouvé un emploi. J’ai re-stabilisé ma vie partiellement. Après avoir été une larve dans mon haut de duplex pendant des semaines, j’émerge du cocon. Je pense encore à elle parfois, me demandant où j’ai merdé.
Je ne me suis jamais vraiment attaché a une fille. Elles ont souvent été des brefs soupirs dans ma vie, et celles avec qui j’ai partagé le plus ne m’ont jamais creusé le fond des tripes comme elle savait le faire.
Elle, elle m’écrit encore des choses insignifiantes une fois aux deux semaines. Histoire de voir si elle peut siphonner un peu de mon existence pour je ne sais quelle raison.
Et je réalise que c’est elle qui a tout bousillé. Moi, entre autre. Je me suis laissé faire, moi, le gars indépendant, orienté carrière, qui aime faire plaisir aux dames, qui fait pas mal tout comme du monde. J’ai implosé, j’ai été naïvement amoureux. Ou tout simplement amoureux.
J’ai pris un autre chemin qu’elle dans cette fourche. Quelqu’un qui ne veut pas faire face à soi-même dans une relation avec son partenaire, c’est de l’autodestruction. Et l’autodestruction, tu emportes tout sur ton passage, surtout les personnes qui sont attachées à toi.
Encore aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi ma tête s’accroche a cette fille. Peut-être que j’ai l’estime qu’elle va se redresser, être honnête avec elle-même et que je pourrai en profiter comme elle aurait pu profiter de moi, sans malices. Un peu comme ma mère pis mon père, les vieux jeux de ce monde encore marié après des décennies.
Quand je le sais très bien que je ne suis qu’une autre distraction, un page souillée du chapitre XXV de sa vie qui ternira tranquillement les prochaines, parce qu’elle a pas pris le temps d’éponger et de régler ce qu’elle a à régler.
C’est beau rêver.
Tu voudrais lui dire :
“Fille, règle ta marde. “
OUFFF….je me revois quelques années auparavant. Ça aura pris des semaines, des mois et quelques années…à m’en remettre. Mais….la lumière au bout du tunnel n’est plus son mal être…..qui vient me “puncher”!!!!!!!!
C’est triste. Et c’est malheureusement courant.
Simplement…..Merci.
Triste histoire, mais quelle plume !
Merci de ta générosité. Tu as su mettre les mots sur mes maux, qui sont aussi les tiens. Merci…
Cette semaine j’ai quitté celui que je croyais être l’homme de ma vie…Je lui ai fait un café et ensuite déclaré que j’avais assez donné. Pour la fille habituée à se rendre jusqu au boutte du boutte de la misère affective avant de lâcher prise sur son super héros c’est un délicieux tour de force…”si tu m aimes je t aime pu…” à ouin…..ben moi j ai assez ramassé de vieux meuble jmen vais chez Ikea ahah…simple. de bon goût et abordable