Le dilemme de l’aime
Depuis mon statut de Miss de Marde, les gens se confient beaucoup à moi et j’essaie de les conseiller ou les enligner vers les bonnes ressources du mieux que je peux. Mais parfois, je reste sans mot.
Comme avec cet ami de longue date qui, out of the blue, s’est soudainement ouvert à moi dans des détails que nous n’avions jamais abordé. Il s’est ouvert cœur et âme, rien de moins. Sauf que moi, je n’ai pas vraiment su l’aider. Alors je vous raconte, avec mes mots mais son histoire, question de voir si vous, vous avez une idée, un conseil, ou juste un bon mot pour lui. Et aussi parce que je me doute bien qu’il n’est pas le seul dans ce genre de situation.
Appelons-le Stéphane, comme dans la pièce.
Stéphane, donc, est en couple depuis longtemps. Et là je parle d’un « longtemps » de notre époque, pas celui de nos grands-parents genre mariés depuis 50 ans, on pense plus à 10 ou 12 ans à vivre ensemble. La blonde de Stéphane, c’est plus que sa blonde. C’est sa partenaire, son amie, sa confidente. C’est avec elle qu’il rit à en avoir mal au ventre, c’est avec elle qu’il danse à en avoir mal au pieds, c’est donc celle avec qui il file un quasi parfait bonheur.
Quasi parce que malheureusement, dans leur chambre à coucher, c’est calme comme un Club Piscine au mois de janvier. Bien entendu, à leurs débuts, leur chambre à coucher était plus busy qu’un Bureau en gros la veille de la rentrée, mais les années ont passé et le sexe à deux aussi.
« T’sais, au début, tu fais l’amour tout le temps, comme des lapins! Un moment donné ça se calme un peu, tu le fais un peu moins, ça fait que y’a des soirs où, pour te starter, tu regarde un petit film de fesses sur ton laptop dans le sous-sol, t’sais. Le temps passe, et, sans que tu te rendes compte comment ça a bien pu arriver, tu réalises que tu regardes encore ton petit porn de fin de soirée mais que maintenant tu te « finis » aussi devant. Pis tu vas rejoindre ta blonde en haut qui dort dans votre lit.. »
Quand il m’a dit ça, j’ai eue une image bien précise, j’ai compris sans comprendre. Je ne suis pas un gars et le porn de fin de soirée ça n’a jamais été ma tasse de thé mais j’ai compris l’image. Comme un genre de balloune qui se dessouffle à vue d’œil et qu’on ressoufle en sachant qu’il y a un gros trou dedans…
« Le problème c’est que je l’aime cette fille là. Et elle aussi. On se le dit tout le temps, je te jure, sur tout le reste on est un couple parfait. Pis on a essayé de raviver la flamme mais on dirait qu’on a beau vouloir, c’est pas suffisant. On est rendus à un point où on se crinque à se dire que là, ça va arriver parce que anniversaire/st-valentin/voyage ou je sais plus quoi encore. Pis… ça arrive pas. On est trop fatigués/on finit devant un film/on dort/ on tout sauf baiser. Pis ça ben, j’en peux plus. Mais je l’aime, je l’aime tellement. À l’idée de plus être avec elle je capote. Je me dis qu’une fille comme ça, j’en trouverai probablement pas 2 dans une vie. Juste une, j’ai été ben chanceux pis je le sais! Mais en même temps, à l’idée qu’à mon âge je doive renoncer à la passion, aux feux d’artifices, à voir le désir dans les yeux d’une femme et à le sentir dans ses mains… j’ai le goût de pleurer.
Je veux être réaliste. Ça se peut que je la laisse, que je me relance dans cette jungle du dating, moi qui n’a pas fait ça depuis plus d’une décennie et que je ne trouve personne avec qui ça clique réellement et qui fait partir les feux d’artifices qui me manquent tellement. J’ai plus 20 ans, la game a changé, c’est un méchant pari !!! Ça se peut aussi que je trouve quelqu’un qui me comble sexuellement mais avec qui je ne rirai pas aux larmes ni ne danserai sous la pluie! Encore plus de chances que je regrette d’avoir laissé la femme qui, eut-être, me convenait le plus finalement.
Sauf que ce qui est certain, c’est que de rester avec quelqu’un qui me tourne le dos dans le lit et qui ne me donnera plus jamais rien d’autre que des petits becs secs, ça, je sais que c’est comme un suicide de ma vie sexuelle. Je ne sais pas quoi faire. Je pense à ça tous les jours. Tous. Les. Jours. Ça me tue à petit feu. »
Et là y’a eu un silence. Parce que je ne savais pas quoi dire.
Alors j’ai tenté des :
» As-tu pensé aller voir un(e) sexologue? Acheter et lire des livres là-dessus? Visiter le sexshop? Faire des jeux de rôles? Lui proposer un treesome? »
Ok, j’avoue que j’ai un ti peu trop débordé d’imagination et que j’ai beurré épais mais je voulais tellement trouver l’idée qui lui ferait dire « Ah… c’pas fou…p’t’être ben, oui! Merci Anne-Marie, t’as sauvé mon couple et ma vie!! ».
Mais c’est pas ça qui est arrivé. Ce que j’ai entendu c’est juste : » Non. Elle ne veut rien savoir de tout ça. Je te dis, on en a parlé, on a analysé les possibilités, on dirait bien que c’est mort, mort, mort ce bout là entre nous. RIP notre vie sexuelle.
Mais je l’aime, maudit que je l’aime. »
Outch.
Je me rends compte, après coup, que je n’ai pas su quoi dire entre autre parce que je n’ai jamais vécu ça. Les seules fois où ma libido s’est éteinte, c’était parce que mon amour aussi.
Alors je vous demande votre avis. Pas votre jugement, votre avis, honnête et humain.
Ici, je ne fait que rapporter les propos mais je crois que ce dilemme, il est plus fréquent qu’on ne le pense et que ça vaut la peine d’y réfléchir un peu. Sérieux, selon vous, on fait quoi quand on est pris avec ce genre de dilemme?
La raison, ou la passion?
Parce que oui, on espère TOUS avoir les deux mais des fois on est juste pris entre.
T’sais.
C’est toujours réconfortant de voir qu,on est pas tout seul a qui ça arrive. Moi, j’ai sauté sur une occasion qui s’est ouverte un moment donné. 6 mois plus tard, alors que ça allait un peu mieux, l’occasion est apparu dans mes mails restés ouverts. Je suis donc sur le dating depuis ce temps.
Elle couche probablement avec quelqu’un d’autre, elle est pas faite en bois elle non plus et si elle refuse d’aller consulter c’est qu’elle sait probablement que ce n’est pas relier à aucun problème de santé sérieux. Elle veut probablement le pousser à partir.
Le sexe dans une relation c’est essentiel…. J’ai été 6 ans avec un gars que j’aimais solide ( les papillons, les rêves, les projets, le chat en commun) le genre de relation ou y’a plus de secrets ou il y a plus de gêne ou tu penses avoir trouvé »LA PERSONNE ». Mais voilà malgré son amour inconditionnel je me sentais plus désirée…. j’ai hésité, essayé, communiqué pis je l’ai laissé en me disant »ma vie est finie je vais jamais retrouver quelqu’un comme lui ». Personne va m’aimer comme lui, je vais aimer personne comme lui, personne va me connaître comme lui, je vais plus jamais avoir une aussi belle complicité qu’avec lui…….. 6 mois plus tard je rencontre mon chum du moment pour me rendre compte que même si on le croit fort aucun amour est unique et que OUI ça peut être mieux. On a juste une vie faut faire en sorte de s’épanouir pleinement dans les sphères importantes de notre vie.
J’ai déjà été la « fille » comme dans l’histoire pour me rendre compte que ma libido était partie à cause d’une maladie endocrinienne ! Donc selon moi il peux avoir tellement de raison qui expliquerait sa situation mais dans la vie il faut parfois prendre des risques pour avoir des réponses.
Même chose ici, mais à cause de la pilule anticonceptionnelle. Ça me tuait la libido à mon insu et maudit qu’on en a cherché des solutions. On était pris dans un cercle vicieux qui a mené à la rupture.
Quand j’ai fini par allumer que, quand j’avais la libido dans le tapis, c’était parce que j’avais oublié de prendre ma pilule durant un jour ou deux (ma vie de célibataire en peine d’amour étant assez tranquille pour que je m’en fiche un peu), mon gynéco ne m’a pas crue. J’ai quand même insisté pour qu’il me pose un stérilet, pas le truc avec des hormones là, nenon, le vieux modèle en cuivre.
Depuis, plus de problèmes.
Idem ici. Je ne retournerai plus jamais à un contraceptif hormonal, rebonjour libido!
Selon MON expérience de vie … quand le sexe ne fait plus partie d’un couple c’est que ce couple est « mort ».Quand on aime, on a envie de l’autre même si effectivement ça s’espace au fil du temps il reste que ces moments permettent une intimité que seul un couple d’amoureux (je ne mêle pas les histoires d’amant/maitresse ici c’est un autre sujet) peut avoir sinon ça devient un couple d’amis et les amis ça ne comble pas ce besoin physique même à 50, 60 ans ……..
Mon avis … c’est le début de la fin du couple de ton ami
La sexualité n’occupe pas la même place pour tout le monde, malheureusement.
Je pense que s’ils veulent continuer d’être ensemble, ils pourraient envisager d’être un couple ouvert???
Parce que, en bout de ligne, peu importe le ou la partenaire que tu trouves, l’attirance se tarit éventuellement alors qu’une telle complicité n’est pas si fréquente.
Je comprends ton ami, perso je suis avec mon chum depuis 9 ans et on va fêter nos 5 ans de mariage. Eh bien, c’est moi qui passe mon temps à réclamer du sexe. Je sais qu’il m’aime et je l’aime aussi, pas de souci de ce côté-là ! Mais il est tout le temps fatigué/soucieux/colère/inquiet/autre, résultat je me sens délaissée. Et ça me fait douter de ma capacité à le séduire. Eh bien, tout ça, je le lui ai dit. Quand il m’a dit qu’il ne comprenait pas pourquoi on n’arrivait pas à faire un 2e enfant, je lui ai envoyé à la figure qu’il faudrait faire l’amour tous les DEUX JOURS pendant au moins un mois entier pour avoir une chance, et pas tous les DEUX MOIS. J’ai craqué, j’avoue. Mais le premier froid passé, ça nous a fait du bien parce qu’on a enfin pu poser des mots sur ce qu’on ressentait. Je ne dis pas que notre vie sexuelle est repartie comme en 40 mais, quand je lui fais remarquer que ça fait un moment, il le réalise mieux. Je n’ai plus besoin de planquer la télécommande/l’iPad/son cellulaire pour ça ^^ Y a du progrès. Le seul conseil que je puisse donner à ton ami, c’est de PARLER. Et de s’armer de courage parce que le Ciel sait que c’est pas facile. Mais ça peut valoir le coup.
le sexe dans une relation est essentiel. C’est la vie, sinon on passe à côté de quelque chose. Sinon c’est de l’amitié, voilà.
Comme disait une autre lectrice, tu devras oser et assumer ou bien ne rien faire mais assumer aussi. quand je dis oser, ce n’est pas nécessairement quitter ta femme. C’est de lui exprimer clairement tes besoins et envies et de savoir où vous aller ensembles. Si tu parles réellement avec ton coeur et que tu ne te sens pas reçu par elle, ton choix sera beaucoup plus facile. Si au contraire, elle te reçoit et a envie de faire évoluer votre couple dans le bon sens, tu devras être très patient avec elle.
Ce que je veux simplement te dire, c’est de te respecter avant tout car si tu le fais ton entourage en bénéficiera (tout comme toi d’ailleurs) quand on est bien avec nous-même c’est facile d’être bien avec les autres.
Le choix t’appartient est c’est ce qui est le plus difficile mais je peux te confirmer que de l’autre côté du choix existe une vie meilleure.
Endurer ton malheur n’est pas un choix mais un état alors pour toi je t’invite à choisir.
Je suis profondément touchée par cette histoire. Il y a une relation très intime, une complicité intellectuelle et affective entre ces deux personnes, dans leur vie quotidienne. Lorsque cet homme dit … « nous en avons parlé, nous avons analysé toutes les possibilités. On dirait bien que c’est mort. » Je me demande ceci : Qu’est-ce qu’ils ont analysé comme possibilité? Quelles étaient ces possibles? Qu’est-ce qu’elle vit et qui soit au coeur, pour ne pas dire la cause, de son manque de désir? Comment vit-elle et perçoit-elle sa relation amoureuse?
J’émets des hypothèses : Se peut-il qu’elle a vécu un viol ou une agression sexuelle, dans sa vie, et que cette blessure ancienne refait surface inconsciemment? Cela pourrait engender un désintérêt pour les relations sexuels tout en préservant un intérêt pour son conjoint.
L’autre hypothèse : Comment sent-elle dans son corps? Comment se perçoit-elle? Est-ce possible qu’elle éprouve des problèmes hormonales comme l’a proposé une lectrice. Cette hypothèse fait référence à son amour pour son corps, sa féminité et comment elle se sent dans son corps. Est-ce que son corps a changé ses derniers mois ou années? Est-ce qu’elle s’habille en mettant ses atouts en valeur ou préfère-t-elle être sobre et peu attirante? Se perçoit-elle laide, grosse, moche? Est-ce qu’elle vit une relation difficile avec elle-même?
Ceci représente des hypothèses qui pourraient intéressé ton ami.
Le plus important c’est que ton ami puisse exprimer à sa femme combien il l’aime, combien il trouve leur relation importante et combien il ressent un immense besoin d’intimité et de sexualité. Ce besoin est là et il n’est pas répondu dans sa relation avec elle. Cet immense vide l’incite à remettre leur relation en question et cela lui brise le coeur. Il a besoin de savoir qu’elle entend et comprend ce besoin et qu’elle exprime comment elle vit cela, qu’est-ce qui se passe pour elle quand il exprime ça. Ensuite, il importe de trouver des solutions satisfaisantes pour les deux personnes. Si les solutions apportées ne sont pas satisfaisantes, il importe de l’exprimer et de suggérer quelques rencontres avec un ou une sexologue.
Je trouve tellement que la réponse à Andréa est complète.
Effectivement, la réponse d’Andréa est très complète et oh combien pertinente !
J’ai vécu cette situation et ça s’est terminée par un divorce … 🙁 Ce qui m’a le plus blessée ( et blessé est très faible comme mot ) c’est la dernière année où monsieur est allé vérifié ailleurs si il y était mieux.
L’IMPORTANT c’est de parler et de ne pas trahir la confiance de cette personne qu’on aime … la reconstruire est tellement pénible !
Bonne Chance !
Pourquoi devait-il se starter aux films pornos?
C’est ce détail qui m’accroche. Au départ, elle ne l’excitait plus assez pour qu’il veuille commencer avec elle? Elle lui servait juste de dévidoir, pour finir la job? C’est teeeeeeeeellement pas sexy de ne pas se sentir désirée. Au moins, le film porno, il aurait pu le regarder avec elle. Pour en apprendre plus aussi sur ses goûts à elle.
La libido, c’est une question d’hormones. Pour activer les hormones, ils fait désirer et se sentir désiré. À moins d’un problème physiologique (la dépression, la prise de médicaments, etc.), il faut montrer (pas dire) qu’on aime pour activer les hormones.
J’essaierais un petit défi : 30 jours à dire « je t’aime » tous les jours, sans prononcer les mots, ni acheter de cadeaux (sauf si c’est son anniversaire ou Noël, quand même). 30 jours à le dire avec des gestes sincères, au moins une fois par jour. Un câlin, un baiser comme au début, un souper à parler de ce qu’on aime chez l’autre, vider le lave-vaisselle, offrir d’aller se promener en forêt sous les feuilles d’automne et prendre sa main en marchant… Des petits gestes. Une fois par jour, pendant 30 jours.
Si ça va bien, on continue. Sauf qu’on lance un défi à l’autre : « on se colle 15 minutes par jour. On va se coucher à la même heure, si on peut, et on se colle. Tiens, j’avais aussi en profiter pour faire l’examen des seins. J’veux pas te perdre d’un cancer… »
Une fois que l’intimité revient, le sexe devrait suivre. Sauf si elle a un problème d’ordre médical, mais bon.
Après avoir été en consultation chez un sexologue et un thérapeute de couple, un ami m’avait dit: «C’était comme essayer de donner la respiration artificielle à un mort».
J’ai vécu cette situation (10 ans de « rien » dans une relation de 15 ans), ai longtemps essayé de banaliser le problème en me disant « On ne laisse pas quelqu’un ‘juste’ pour ça », mais ça me minait, j’y pensais CHAQUE. JOUR. C’est quand j’ai commencé à me confier à des amies que j’ai réalisé que la situation n’avait aucun sens. J’ai pris la mauvaise décision d’aller voir ailleurs pour voir si ça n’apporterait pas un équilibre dans ma vie (raisonnement con de désespérée…), pis je me suis fait pogner. Ça a réglé mon problème à ma place, disons. Je n’ai pas de conseil à donner, mais j’encourage ton ami à ne pas s’enliser dans une inertie pleine de ressentiment, parce que malheureusement le problème ne se règlera pas tout seul et la relation ne risque que d’empirer si on laisse cristalliser le problème…
Je pourrais être sa femme.
23 ans de vie de couple. Une libido en dents de scie des bouts morts avec les maternités, la maladie, les soucis, et des bouts vertigineux avec les hormones dans le tapis.
Je l’aime, il m’aime, on est bien, on a du fun, on est complice. Mais depuis 5 ans, niet, nada.
J’ai pas envie de faire l’amour.
Ça me manque d’avoir envie.
J’aimerais qu’il me touche, sans vouloir de sexe. Quand il le fait, c’est pour avoir du sexe et ça me gèle.
J’aimerais qu’il me joue dans les cheveux, qu’il me masse, qu’il m’embrasse dans le cou « gratuitement ». Je le ferais, le défi 30 jours. On se caresse, pas de sexe, jusqu’à ce que je me consume de désir. Car j’en ai, encore, de la libido mais je me masturbe. Il est bon amant, j’aime son corps, il est beau, il sent bon.
Mais il ne me touche pas, en dehors du sexe. Il ne sait pas faire naître le désir.
Je vais lui en parler.