célibatvos histoires de marde

On est toutes la folle de quelqu’un.

VieDevantSoiComme c’est l’habitude, je cède ce billet à une lectrice qui a le courage de s’ouvrir le cœur et partager son histoire. Ce n’est pas un hasard si elle S’est reconnue dans mes écrits, je me suis tellement vue dans les siens…

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Anne-Marie, combien de fois j’ai lu tes textes et que je me suis reconnue presque à chaque fois dans tous ceux qui traitaient de relations malsaines… La bonne nouvelle, c’est que j’ai mis un terme à cette relation qui ne finissait plus de finir.

Il y a presque 2 ans, j’ai rencontré un gars super. Vraiment, le gars trop beau, trop fin, trop intelligent, drôle et parfait. Je ne pouvais pas croire qu’il s’intéressait à une fille comme moi. J’ai quitté mon copain de l’époque pour lui, qui avait également une copine qu’il a laissée « pour moi ». Il aurait probablement fini par la laisser de toute façon…

En fait, avec du recul, je me rends compte que j’ai été stupide… qu’un manque de confiance en soi rend stupide.

Tout est allé tellement vite avec lui. Ç’a été le coup de foudre. C’était intense, c’était beau. J’ai même réussi à mettre de côté le fait qu’il allait prendre sa bière hebdomadaire avec son ex. Il était gentil, il ne voulait pas la froisser, tu vois. Il ne voulait pas être trop brusque avec elle, parce que, tu vois, il lui avait vraiment brisé le cœur.

Arrive le temps des Fêtes… ça fait quelque trois mois que l’on se fréquente et on vient tout juste d’officialiser notre relation. Il me demande de l’accompagner à son party de bureau. Malheureusement, j’avais un show de prévu à Toronto avec des amis ce week-end-là. Quelques jours plus tard, il m’annonce qu’il a demandé à son ex de l’accompagner, parce que, ben moi, je ne suis pas disponible.

J’étais hors de moi. Comment il pouvait faire ça? J’ai tellement été patiente… j’ai fait ma « cool », j’ai enduré les échanges téléphoniques, textos, les bières… mais ça!?! Ton « +1 » au  party du bureau ça va être ton ex alors que tu as une nouvelle copine!?!

J’ai fini par céder. Il était tellement mal de me faire de la peine (sans toutefois l’annuler). Finalement, quelques jours avant le party de bureau, mon show a été annuléQ Je me dépêche de l’appeler, lui dire que je peux y aller, qu’il peut dire à son ex de laisser faire, de toute façon elle faisait ça « pour le dépanner seulement, ça ne lui tentait pas plus que ça ». (Yeah right).

Impossible de l’annuler. Voyons! « Ça ne se fait pas » que je me fais dire. J’étais tellement en colère, tellement peinée surtout. Je me sentais tellement trahie… ELLE, elle était plus importante que moi. Ça lui dérangeait davantage de la blesser elle, que de me blesser moi.

J’ai fini par céder, une fois de plus. Après une grosse dispute où il ne voulait plus me parler, je suis passée chez lui le lendemain matin. J’ai fait ma gentille, ma douce, alors qu’à l’intérieur, ça me rongeait.

J’aurais dû me douter déjà, à ce moment, que si le gars avait vraiment été en amour avec moi, il n’aurait pas invité son ex à ma place. En fait, il l’aurait annulée dès le moment où je lui aurais dit que ça me blessait profondément qu’il fasse ça.

Ça, c’était les débuts…

Je ne raconterai pas la suite, parce que ça ne finirait pas, ça non plus. Des coups de cochons, des déceptions, j’en ai vécu plus souvent qu’à mon tour. Pis moi, j’étais tellement en amour avec lui. Je laissais tout passer. Je l’excusais tout le temps.

Il n’avait pas à se forcer de rien, parce que moi j’allais au-devant de tout, tout le temps. Je ne prétends pas être parfaite… Mais je méritais clairement mieux, ça c’est certain.

On devait déménager ensemble : il avait acheté un condo qu’on avait choisi. Ça devait être au courant de l’hiver 2014. L’automne 2013, il a dû quitter son logement. Alors il est venu chez moi, ça va de soi. De toute façon, j’habitais officieusement dans son appart’ depuis février… ça ne changerait pas grand-chose en attendant le déménagement au condo.

Finalement, après quelques semaines chez moi, il ne se sentait pas bien. Plus j’en faisais pour l’aider, pour le faire se sentir mieux, pire ça devenait. Je mettais toutes mes énergies à essayer de le rendre heureux… sans succès. Ça me rendait presque malade. Il m’a annoncé, début novembre, qu’on ne déménagerait pas ensemble. Qu’il prendrait possession seul, de son condo.

J’ai été dévastée. Je me suis sentie utilisée. Je me suis sentie trahie. Conne. Tout… Mais j’ai quand même accepté qu’il reste chez moi jusqu’au déménagement. Il m’aimait qu’il disait : il avait juste besoin d’un peu d’espace, d’un peu de temps.

Je crois que c’est à ce moment-là, que les choses ont vraiment dégénéré.

Je n’ai jamais été la fille dépendante. Je n’aurais jamais pensé le devenir non plus. J’ai tellement un fort caractère, j’ai une tête sur les épaules… Je crois que même mon entourage en revenait pas à quel point j’étais devenue l’ombre de moi-même. J’ai tellement jugé les filles qui restaient dans des relations de merde en me disant qu’elles étaient stupides d’y rester…

Pis là, c’était moi la fille stupide, pas capable de quitter son homme. « Parce que je l’aime ». Je n’avais jamais été la blonde « needy », jalouse ou contrôlante. Jusqu’à ce que je sois avec lui. On dit que d’être amoureux, c’est sensé faire sortir le plus beau : ça m’a plutôt fait sortir du laid, des côtés de moi que je ne me connaissais même pas. On est toutes la folle de quelqu’un, ben moi j’ai été sa folle.

Il me traitait comme de la marde. C’est clair que de l’extérieur, personne ne pouvait comprendre pourquoi je restais encore avec lui. Même de l’intérieur, remarque, mais on est capable d’un effort surhumain pour se faire des « à croire », n’est-ce pas?

Il m’en a tellement dit des choses méchantes… Il me « flushait » à la dernière minute pour rejoindre ses amis. Il « calculait » les moments que l’on passait ensemble pour que ce soit équitablement réparti entre ses amis et moi (WTF!? Qui fait ça quand on est en amour?!). Il me jetait et me prenait comme il le voulait. Il faisait ce qu’il voulait de moi. Si je voulais du sexe, il n’en voulait pas. Si je n’en voulais pas, il en voulait. J’étais toujours là, de toute façon…

Je l’ai averti tellement de fois que je finirais par partir un jour s’il ne me traitait pas mieux. Mais il ne me croyait pas… je ne le faisais jamais. Je lui en ai tellement écrit des lettres pour dire à quel point je me sentais misérable, que je ne me sentais pas aimée avec lui, que je voulais que ça fonctionne mais que seule, je ne pouvais pas y arriver.

Depuis novembre, je pense que j’ai pleuré presque tous les jours. Toute mon énergie était centralisée là-dessus, tout le temps. C’est lourd à porter d’être malheureuse… Moi qui aime rire, qui aime jouer, qui aime aimer… Je n’ai jamais été aussi malheureuse de toute ma vie. J’ai même commencé à googler des maladies mentales, voir si je n’étais pas atteinte de quelque chose.

Il y a quelques semaines, il m’a dit, alors qu’on se mettait au lit « qu’il n’était plus sûr de rien. Qu’il ne savait pas ce qu’il voulait, que sa vie était rendue plate, que sa vie avec moi était plate ». Il m’aimait par contre. Il a dit qu’il savait qu’il me traitait mal, que je pourrais être vraiment mieux ailleurs. Malgré tout ça, il ne m’a pas laissé. Ça aurait trop dur de perdre la fille qui fait son ménage, ses repas, son épicerie, qui l’épaule quand ça ne va pas… La fille qui est toujours là quand il se retrouve seul.

Une semaine plus tard, je l’ai laissé. Enfin. Ça m’aura pris des mois de crises, des mois à brailler, à être si mal… mais je l’ai finalement laissé. Et je l’ai trouvé tellement lâche de me laisser faire ce qu’il aurait dû faire depuis si longtemps. C’est correct de ne pas (ne plus) aimer quelqu’un… Mais on n’abuse pas d’une personne qui nous aime éperdument. C’est cruel.

J’ai trouvé ça atrocement difficile de mettre un terme à la relation. Mais je ne lui ai pas reparlé depuis. Je ne l’ai ni appelé, ni texté. Et je me sens tellement mieux. Même s’il y a un vide dans ma vie, je me sens tellement plus heureuse. J’ai la conviction que le meilleur est à venir.

Et je préfère de loin être seule et m’aimer moi, que d’aimer quelqu’un qui me fait constamment me remettre en question, qui me fait me haïr et avoir honte d’être qui je suis.

J’ai 25 ans, et j’ai la vie devant moi.

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Non seulement tu as toute la vie devant toi, tu viens de te prouver à toi-même que tu sais qui mettre en priorité dans ta vie : Toi.

Bravo pour ça ma belle 🙂

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7 réflexions sur “On est toutes la folle de quelqu’un.

  • Allo
    Je dis merci a Anne-marie de ns faire partagées les messages des femmes qui on vecu des  » expériences »avec cest manipulateurs .

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  • Bravo, tu as été capable de le laisser!
    Je te souhaite seulement de ne pas répéter ce pattern avec le prochain, et l’autre après… Parce que moi c’est que je faisais, inconsciemment bien sûr: être une bonne proie pour ce genre de pervers narcissiques et ce, d’une relation à l’autre.

    Alors j’aime mieux être toute seule. Ça m’a permis de faire un « control, alt, deleate » et prendre du temps pour rebâtir mon estime de moi. Mais je ne suis pas certaine de retourner en relation un jour… Je proposerai peut-être un p’tit texte ici moi aussi, sur une de ces histoires avec ces pervers!

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  • J’aimerais beaucoup pouvoir échanger avec l’auteure de cette histoire. J’ai vécu la même chose, les circonstances et les faits étant simplement différents, et ça a duré un gros 6 ans et 7 mois (je le précise, parce que je ne veux même pas arrondir à 7 ans une telle relation toxique!) J’ai besoin d’échanger avec d’autres ayant vécu la même situation. C’est tellement cruel, comme elle le dit. Cruel de la part de l’autre, mais cruel qu’on soit capable de se faire ça à soi-même en restant (ou pire, en revenant après être parti!)

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    • Laisse moi ton Fb et je te contacterai 🙂

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  • Merci pour ce magnifique texte. J’en avais atrocement besoin après avoir vécu une situation similaire.

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  • Waou! C’est comme si j’avais moi-même écrit ce billet… Félicitations pour être enfin partie, on se sent tellement mieux hein!

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  • un seul mot WOW ton texte me touche profondément.

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