célibat

Pas de marde aux douanes!

MVADMcubaJe reviens tout juste d’un voyage à Cuba avec celui qui a mis un terme à ma vie amoureuse de marde et je n’ai pu m’empêcher de penser à la dernière fois où j’y étais allée,  il y a quelques années.

Un voyage à oublier mais pas à cause de la mauvaise bouffe ni de la mauvaise météo mais bien parce que j’y étais avec le mauvais gars et ça en a fait un voyage réellement TOUT inclus, la marde aussi. Solide.

Y’en a qui s’ramassent avec du sable entre les fesses dans le sud, moi j’me suis ramassée embarrée entre ma chambre et le lobby à 4 heures du matin.  Assez ordinaire comme feelling j’vous dirais.

Je le savais que ce gars là avait un sale caractère et était jaloux, mais là bas, ça a réellement pris tout son sens. Et ça a commencé avant même de mettre un pied dans la chambre.

Arrivée aux douanes de Cuba, où nous attendaient chiens et gardes, à la réponse « Avez vous de la drogue? » chum de l’époque à répondu Non, mais, fouille-moi pourquoi,  à la réponse « En avez-vous déjà pris » il a répondu oui.  Trente secondes plus tard il était mis à part, entouré de gardes et de chiens et a eu droit à fouille et interrogatoire. Moi, j’attendais, sans rien comprendre. Ils sont juste partis avec lui sans rien me dire et m’ont plantée là. Tout l’autobus vers l’hôtel attendait après nous, c’est à moi qu’on demandait ce qui se passait, je ne savais rien, sauf que héééééééé que ça commençait bien ce voyage!

Puis, après près de 25 minutes qui m’ont paru 4 heures, mon ex-homme revient et il a beau être en voyage, il est surtout en beau tabarnack. Durant tout le voyage du retour il m’adresse à peine la parole. On est dans un autobus à regarder des palmiers passer par les fenêtres, on est entourés de gens joyeux qui se mettent de la crème solaire, sortent lunettes et chapeaux de soleil mais sur nos deux bancs il fait frette pas possible.

Arrivés à l’hôtel,  il s’est vite commandé un drink, toujours sans dire quoi que ce soit. Au bout d’une demi-heure j’ai demandé si tout allait bien, d’une toute petite voix bien prudente. Mon timebomb à moi a explosé et m’a dit

« Si je vais bien? Je viens de me faire fouiller, humilier, tout le monde dans le bus est au courant, je me sens comme un criminel, comment tu penses que  j’vais sacrament? »

En fait il m’a dit ça en anglais donc imaginez l’équivalent anglo et rajoutez le mot fuck au trois mots.

En gros, j’ai eu droit à du boudin Cubain pendant les 36 premières heures de mon voyage. Fun. Times.

Le 3ième ou 4ième soir, on a assisté à un petit spectacle, 5-6 gars avec guitares, maracas et cuivres qui font de la musique sympa. J’écoutais avec joie, j’adore la musique et je voyais bien comme ils travaillaient tous fort pour une foule qui s’en sacrait plus ou moins et qui s’intéressait plus à comparer des drinks qu’à écouter. Je souriais aux musiciens, pour les encourager, pour leur dire « Aye gang lâchez-pas, MOI j’apprécie. »

Mais quelle cruche. Sourire à des gars. Voir si ça se fait!!!

Ce soir là, je me suis tapée une crise de jalousie digne de ce nom. Parce qu’apparemment je cruisais clairement les musiciens… et dans la face de mon homme en plus, quel culot j’avais!!!

Et boum, un autres 24h heures d’air bête. Minimum.

Un soir, vers la fin du voyage, je ne me souviens même plus c’est quoi qui lui a fait péter un plomb, parce qu’un moment donné tu perds le fil… Ou peut-être juste que ton cerveau finit par en effacer des bouts pour pas que tu vires zinzin… Bref, il était fâché. Noir. Non, pas noir, nouère. Il m’insultait, me criait après et, alcool à volonté aidant, parce que dans un tout inclus, tous les chemins mènent au rhum, il  commençait à être menaçant. J’ai fini par avoir peur alors je suis sortie de la chambre en lui disant que ça n’avait pas d’allure, de se calmer, qu’on ne pouvait pas continuer comme ça.

Il a finalement ré-ouvert la porte. Je me suis dit  » Il a repris ses esprits, va s’excuser et me dire qu’on va se parler calmement.  » J’ai plutôt eu droit à un gars qui me lance ma valise et me dit  » Ben si t’es pas contente vas t’en!!! » et a barré la porte de notre chambre.

En plein de milieu de la nuit, j’étais prise hors de ma chambre avec toutes mes choses, à pleurer à la pas super belle étoile.  Quand des gens passaient, en train de chanter et rire parce que eux profitaient pour vrai du tout inclus, je me cachais comme je pouvais. J’essayais de faire la fille qui arrive, ou bedon qui part, tout sauf la fille qui pleure à s’en hyperventiler sous un palmier.

Je me suis demandé comment je pourrais partir, par où commencer. Comment j’allais trouver le courage d’aller au Lobby et demander comment je pourrais partir pour Montréal et comment on disait en espagnol  » …pis au plus tabarnack à part ça! ».

Mais j’étais trop gêné/humiliée, alors je suis retournée devant la chambre. J’ai passé un bout accotée sur ma valise à semi pleurer/dormir. Il a finalement débarré la porte (sûrement plus par honte que par pitié) et m’a laissé entrer sans même me regarder. J »étais un chien,j’avais fais pipi sur son divan et il allait me mettre le nez dedans.

Toute la nuit j’ai mangé un char de bêtise: sur cette soirée là, sur celles d’avant, des histoires datant de plusieurs mois, c’était mon procès. Encore.

On avait rendez-vous avec des amis le lendemain matin, je ne pouvais pas y aller, j’avais les yeux explosés d’avoir tant pleuré, j’avais l’air d’avoir traversé un ouragan mais juste dans la face… Alors il m’a dit  » Je vais y aller et je leur dirai que tu es sur le lendemain de veille, ils vont comprendre » Et c’est ça qu’il a fait. Et quand je les ai rejoint plus tard, j’ai du jouer le jeu devant eux.

« Ben oui, j’te dis que j’en ai viré toute une hier soir moi! Aye, désolée gang! »

Vous voulez savoir le plus incroyable? Durant la semaine, il essayait de me convaincre de se marier sur place parce qu’à Cuba, ça ne prend pas de témoin. Quelle belle opportunité de m’attacher pour de bon!!! Toute la semaine j’ai dit des trucs comme « Non, je veux que ma famille soit là pour notre mariage … » et je sais plus quoi encore, tout pour éviter ce cauchemar mais  sans que ça sonne comme « Te marier? Es-tu malade? Jamais! » , ce qui m’aurait sûrement valu une autre nuit dehors.

On était fiancés, oui, mais dans ma tête c’était juste une question de temps avant de lui faire avaler sa bague. Ces gars là, tu le sais que tu vas les quitter, mais tu l’sais pas comment il vont le prendre ça fait que tu attends…

Au retour, on n’a pas réussis à avoir des places ensemble dans l’avion parce qu’il avait refusé de payer le surplus pour ça. Quand il a vu qu’on était assis si loin l’un de l’autre, il s’est mis à capoter. Mais CA-PO-TER. Pourquoi? Parce qu’il ne serait pas à côté de moi, ne pourrait pas me surveiller et que, pire encore, menace ultime du jaloux,  j’allais peut-être être assis à côté d’un autre homme. J’ai vu dans ses yeux que ça me coûterait cher. Alors j’ai sortie ma carte actrice et je suis allée voir les employés qui attribuaient les sièges. J’ai montré ma bague en disant  » Je suis tellement triste, on vient de se fiancer et on va revenir de ce voyage idyllique séparés, ça me fait tellement de peine, vous pouvez surement faire quelque chose?… Au nom de l’amour? »

Comme les larmes dans mes yeux étaient déjà en place grâce à mon malade mental, ben ils m’ont cru, ont trouvé ça ben cute et nous ont assis ensemble. Je lui ai expliqué mon petit jeu, il était content. Ben… moins en tabarnakc en tout cas.

Les gens sur l’avion venaient nous féliciter pour nos fiançailles, c’était d’une  absurdité sans nom et lui était super fier pendant que moi je feignais un sourire et disais merci.

Ça fait que j’ai pensé à tout ça quand j’étais à Cuba la semaine dernière avec mon amoureux. Notre plus grand désaccord de toute la semaine? Ben y’en a pas eu. Jamais. Oui la bouffe était ordinaire mais on se disait « On va tu se faire un festin de rois en revenant nous autres? Oh que oui!!! » et ça nous faisait sourire. Notre première saucette à la mer a fini en pluie diluvienne. on est revenus tranquillement vers notre chambre, sous la pluie battante à rire et à se dire que c’est génial de marcher sous la pluie en maillot de bain alors qu’il fait près de 30 degrés. Zéro baboune. Je me pinçais le coup de soleil en ta, croyez-moi.

Oui, j’ai vécu le pire et le meilleur dans le sud. C’est pas parce que j’ai vécu le pire que j’apprécie tant mon meilleur mais c’est certain que ça aide. Avec l’ex, je partais en voyage en me disant que ça serait bien, parce que tsé, tout le monde est de meilleure humeur en voyage, non? Tu peux pas être bête dans un tout inclus sur la plage quand même? Et bien oui.

On s’en fait croire des histoires en espérant que c’est moins pire que ce que l’on ressent. Mais tu peux bien prendre tous les avions que tu veux, le malheur c’est pas un pays, c’est un état.

Et le bonheur aussi. Heureusement.

 

 

Suivez-nous sur

2 réflexions sur “Pas de marde aux douanes!

  • Ayoye. Ça ressemble à un voyage entre mes parents, il y a quelques années ça. Ça fait mal à l’âme en tous cas, bien heureuse que tu t’en sois sortie !

    Répondre
  • Souvenirs de quelques voyages avec l’ex.
    Je dirais plus que simplement des souvenirs de voyages mais aussi de sorties, de soupers dans la famille toujours des crises pour ceci et pour cela.

    Pourquoi on endure ? tu le dis, pcqu’on a peur de voir la réaction, pcqu’on a peur de LA méga crise que ça amènera sans l’ombre d’un doute, pcq c’est ça l’abus psychologique !

    L’important c’est de s’en sortir la tête bien haute

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *