Une (de mes) date (s) à oublier!
Il y en trop pour que je les compte mais voici la première d’une (trop) longue liste de rendez-vous merdique.
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Ça doit faire 5 ou 6 ans. On avait un peu discuté via un site de rencontre et on s’était finalement donné rendez-vous dans un resto du centre-ville. À date il me plaisait bien, parce que sinon, je ne me serais pas rendue jusqu’à la portion rendez-vous. Y’a des filles qui feraient tout pour un souper gratuit ou juste pour le plaisir de voir un gars fondre devant elle pour ensuite rentrer chez elles laissant le mec bredouille, mais pas moi.
Comme toute fille avant un rendez-vous, je me suis (presque over) préparée. On ne va pas à un rendez-vous comme on va acheter du lait. On se douche, on se coiffe, on se maquille, on s’habille. Puis on se change. Et on se rechange. Et on fait ça encore 6-7 fois pour généralement finir par remettre ce qu’on avait mis en premier.
Bref, j’avais mis un peu d’effort, la première impression c’est important et se sentir belle aussi. Il parait même que le plus bel accessoire qu’une fille peut porter c’est la confiance en elle. Ou est-ce que c’est le sourire? Je sais plus, mais un truc comme ça pour faire sentir qu’on est toutes belles, même les pas belles.
Bref, je suis cute, je sens bon, j’arrive. Comme il n’y a presque personne dans le resto, je le vois tout de suite. Il est assis presque au fond du resto et il lit un journal, qu’il a devant le visage. Quand il sent ma présence, il baisse un peu son journal, me voit, me lance un espèce de regard entendu “Ah, c’est toi” et relève son journal pour continuer à lire. Parce que oui, monsieur considère que les 4 secondes et demi qu’il me reste pour me rendre à lui, il va les mettre sur continuer de lire son journal.
Les gars, un conseil : quand une fille vous rencontre, elle veut avoir un ti peu l’impression qu’il la trouve assez belle pour lâcher son journal. En fait non, je vais être honnête. Quand une femme rencontre un homme, elle a envie d’avoir l’impression qu’elle est la plus belle personne dans cette pièce et qu’il n’a d’yeux que pour elle. Ça fait que ait l’air ébloui et tu viens de faire trois point de robot d’un coup. Et non, regarder les seins et le cul, ça ne compte pas comme de l’éblouissement.
Donc même si l’envie de virer de bord m’a sincèrement traversé l’esprit, je me suis dit que j’allais au moins me rendre jusqu’à m’asseoir devant le candidat en question. À peine 5-6 minutes et son attitude me tombait déjà sur les nerfs. Ce gars-là avait un fan-club de lui-même dont il était le président et tous les membres à la fois. Si j’avais compté le nombre de fois qu’il a dit “Moi”… ben j’aurais rien pu faire d’autre parce que c’est une job à temps plein. J’avais commandé un truc léger pour l’accompagner et, rendu au moment de payer (enfin) je me rends compte qu’il me manque environ un dollar (sur une facture de 8$ ou 9$) pour laisser un pourboire convenable et que je n’ai pas ma carte de guichet. Quand je le lui dis, il me répond “Ben tu dois ben avoir une carte de crédit !”.
Wow. Même pas capable de filer un dollar. Ça promet.
On finit pas wrapper ça cette petite date-là, il me raccompagne à la voiture, je lui dis poliment au revoir et lui pas poliment du tout essaie de m’embrasser ou plutôt de violer ma bouche avec sa langue.
Je le repousse et là il me regarde et dit
“Ben quoi, un p’tit french avant de partir?”.
Il a vraiment dit ça. J’étais estomaquée mais comme ma répartie n’est jamais bien loin j’ai dit:
“J’arrive et tu lèves à peine les yeux de ton journal. La conversation a tourné autour de toi et toi-même. T’as même pas daigné me filer un dollar alors non, pas de petit french avant de partir.”
Je suis entrée dans ma voiture et suis partie. Le lendemain, j’avais un message de sa part qui disait en gros “Ostie de grosse frustrée, pis t’es même pas belle.”
Tsé quand tu dis charmant!
*Ce texte se retrouve aussi dans le livre “Ma vie amoureuse de marde” publié aux Édition de l’homme , disponible en librairie et ici